Très court texte d’environ 120 pages et facile à lire. S’il ne permettra pas de faire le tour de la question, il sera en revanche une invitation à se retrousser les manches.

En effet, une des critiques qu’on retrouve le plus souvent à propos de la décroissance (un certain nombre d’objections étant déjà parfaitement traitées dans le livre), tant par des sympathisants a priori que par des opposants, c’est : « comment mettre en place la décroissance en pratique ?« .

Nous en sommes donc là aujourd’hui. Il faut se retrousser les manches et se mettre au travail pour faire des propositions concrètes, mener des expériences, valider des concepts ; et défendre ses idées. Dans l’histoire des idées et réalisations humaines, le clef en main n’existe pas.

Une de ces propositions concrètes concerne justement le travail. Ou, plus précisément, le temps de travail qu’il serait nécessaire de réduire.

Autre proposition concrète : la mise en place d’une Dotation Inconditionnelle d’Autonomie.

Bref, contrairement à ce que l’on essaie de nous faire croire, il existe bien des alternatives à la société de croissance pour la croissance, à la société de croissance infinie dans un monde fini. Il s’agit simplement de les penser, de les conceptualiser, de les défendre, et de les porter dans le monde réel. Car, s’il y a bien un point sur lequel décroissants et croissantistes se rejoignent, c’est sur le génie humain.

Des alternatives ont existé de tous temps et existe encore même si elles se font massacrer au sens propre comme au sens figuré. L’ethnologie et l’anthropologie nous en livre des exemples inspirants. (Voir également mes deux recensions de livres : Pierre Madelin, « Faut-il en finir avec la civilisation ? Primitivisme et effondrement » et Charles Stépanoff, « Voyager dans l’invisible. Techniques chamaniques de l’imagination. »).

C’est pourquoi j’ai personnellement préféré le livre de Serge Latouche, « Les précurseurs de la décroissance. Une anthologie. ». Peut-être moins exhaustif que celui présenté ici sur le sujet de la décroissance (quoi que son introduction établit déjà un bon cadrage de ce qu’est et de ce que n’est pas la décroissance), il est aussi bien plus inspirant en présentant la pensée d’un nombre important d’auteurs.

Voici finalement un bon résumé des enjeux en une vingtaine de minutes par Yves-Marie Abraham dans cette conférence TEDx mise en ligne il y a déjà 6 ans (qui, notons-le, ne commence pas par la sempiternelle tranche de vie 😉) :